Temps des crises de Michel Serres

L’académicien Michel Serres, professeur à Stanford, vient de publier un nouveau livre,Temps des Crises, dont le sous-titre est : « Mais que révèle le séisme financier et boursier qui nous secoue aujourd’hui ? »

Canal Académie  nous propose d’écouter l’entretien de Michel Serres avec Jacques Paugam.

Dans celui-ci, le philosophe note que la proportion maintenant très réduite du nombre d’agriculteurs et des professions associées  (1,7% contre plus de 60% en 1900) à la fin du XXe siècle  marque la « la fin du néolithique ».

Il analyse ensuite les conséquences de la mobilité des personnes et des choses ainsi  que des progrès de la santé et de la révolution des pratiques médicales. Pour Michel Serres, les nouvelles technologies constituent sont aussi révolutionnaires que l’invention de l’écriture ou de l’imprimerie.

Pour lui, la crise financière doit être analysée comme la crise dans l’évolution d’une maladie, soit le point d’inflexion de la maladie où le malade meurt ou guérit. Pour lui, l’important n’est pas de revenir à l’état antérieur mais d’intégrer le nouvel état du malade dont l’organisme a lutté avec succès contre la maladie. Cette capacité d’adaptation est la définition même de la vie, « invention permanente de la nouveauté ».C’est ainsi nous suggère-t-il qu’il faut aborder la recherche de solutions aux crises économiques.

Cliquez ici pour l’écouter.

Did Alan Greenspan err?

Many, especially on Capitol Hill, find it convenient to blame Greenspan for the financial crisis from which we are barely emerging. The argument runs thusly: the combination of very cheap money policies and of deregulation so fervently adopted by Geenspan brought about the housing bubble, the subprime mess and assorted financial debacles. Is this line of thinking correct? Mr. Taylor, a friend of Mr.Greenspan thinks so, others, including, not surprisingly, Mr. Greenspan remain unconvinced by Mr. Taylor’s criticism of Mr. Greenspan’s policies. CNNMoney’s Geoff Colvin penned an interesting article (click here to read it) that summarizes the arguments on both sides of the debate in a cogent and articulate manner

Health Care Reform

As Congress starts debating the Obama health care plan, an incursion into history may be in order. Years ago, in 1961,the Democrats proposed a form of socialized medicine. Concerned citizens mounted  Operation Coffee Cup Campaign against Socialized Medicine and then private citizen Ronald Reagan spoke out ( here) against socialized medicine in terms that all intellectually honest persons should ponder .Some years later,in 1978,in a speech at the Mayo Clinic, Milton Friedman provided a lucid,and still valid ,analysis of the consequences of socialized medicine on patients and the care to which one might think they are entitled but for socialized medicine see video here.

Clearly,those who do no study history are condemned to repeating history’s mistakes.

Comment acquitter la facture du percepteur en donnant un tableau ?

C’est le thème du dernier article de Thibault de Ravel d’Esclapon.Il y explique comment une disposition ajoutée au code des impôts il y a quarante ans permet aux propriétaires d’œuvres d’art  jugées historiquement  importantes de payer certains de  leurs  impôts en donnant ces œuvres au gouvernement.Il explique le mécanisme de la dation en paiement  et relate quelques uns des exemples les plus célèbres ,dont  Le déjeuner sur l’herbe ou le Portrait de Diderot de Fragonard .La dation en paiement ne s’applique pas à tous les impôts-ce serait trop beau-seulement à certains comme  l’ impôt sur la fortune.

When Bonus Contracts Can Be Broken

Amid all the otherwise legitimate furor over the A.I.G. bonuses,it is refreshing ,and useful,to see the contract law framework for a good legal analysis set out by well regarded law professors such as Charles Fried of Harvard :see When Bonus Contracts Can Be Broken

Contracts Now Seen as Being Rewritable

For an update on the debate on the ability to rewrite employment contracts after signature see the NYT article by Walsh and Glater

HEC Visions of Leadership 2007

Speaker at HEC Visions of Leadership : http://appli7.hec.fr/vol/events.php?PHPSESSID=f1a37c616043f9c8130ef171acb9a5cc

Sharks, hemlines and the economy

According to traditional hemline theory ,as hemlines go up so does the market-remember the Roaring Twenties when the flappers’ skirts got noticeably shorter, or the Swinging Sixties heralding the miniskirt and a long up cycle in the market ,and as hemlines go down so does the market -as we witnessed in the 30s and 40s.

Now, according to  George Burgess, ichthyologist and director of the International Shark Attack File,at the University of Florida we can say ,with science on our side,that as shark attacks go down so does the level of economic activity .Perhaps the trend might be reversed if our ladies were to lift their skirts at the sharks!For more information, see: University of Florida. « Shark Attacks Decline Worldwide In Midst Of Economic Recession. » ScienceDaily 20 February 2009. 20 February 2009 <http://www.sciencedaily.com/releases/2009/02/090219111000.htm#>.

Mecenat:fonds de dotation

Durant la nuit du 4 août 1789 furent abolis nombre de privilèges, durant la nuit du 4 août 2008 par la loi de modernisation de l’économie furent établis de nouveaux privilèges permettant aux institutions reconnues de se constituer un fonds de dotation par un mécanisme fiscalement intéressant pour le donateur .Il s’agissait de créer,sur le modèle anglo-saxon,les fonds destinés à permettre aux institutions de ne pas dépendre entièrement de la munificence de l’Etat.Une excellente analyse de ces nouvelles dispositions est faite par Thibault de Ravel d’Esclapon.

Endowment Funds à la française

After years of trying to come up with a way to finance charitable and educational institutions,the Sarkozy government ,as part of the law for the modernization of the economy,adopted on August 4,2008,has created a tax efficient mechanism to allow eligible institutions to constitute endowment funds in the American model.An interesting analysis of the new law can be found at Thibault de Ravel d’Esclapon .

Jeff Immelt renonce à son bonus-Jeff Immelt waives his right to his bonus

La nouvelle fait grand bruit: un patron-et non des moindres, celui de GE-décide par honnêteté vis-à- vis de ses actionnaires de renoncer au bonus auquel son contrat de travail lui donnait droit. Pour plus amples informations:

http://www.nytimes.com/2009/02/19/business/19electric.html

Le comportement de M.Immelt est il unique?

Non. En 2007,John Mackey, president et CEO de Whole Foods (C.A. 2006:$5,6 milliards) bien qu’ayant droit à un salaire et à un bonus décide de réduire son salaire de $ 1.346 million à $1 par an et renonce à son bonus et à ses options pour l’avenir. Pourtant, sous la houlette de M.Mackey, le titre de Whole Foods est passé de $3 en 1992 à $59 au 31.12.2006 avec un bénéfice net par action qui, pour la même période, passe de $0,11 à $1,41 par action. La belle performance de M.Mackey et de son équipe ne signifie pas que celle-ci se payait des salaires stratosphériques puisqu’en 2006 la rémunération totale des 5 cadres les mieux payés s’étalait de $1.38 à $1.59 million, le président étant en 6ème place.

L’exemple de James Sinegal, president de Costco, mérite également que l’on s’y arrête.Costco est introduit à la cote en novembre 1985 avec Sinegal comme president.De 1986, à 2006, le chiffre d’affaires passe de $762 millions à $ 59 milliards, le bénéfice net de $3,6 millions à $1,1 milliard, lequel ramené à l’action passe de $0,025 à $2,30 et le cours de l’action passe de $1,70 à $47.Belle performance! Comment celle-ci se traduit-elle au niveau de la rémunération de M Sinegal?

En 2006, il avait un salaire de base de $ 350 000 et un droit à un bonus en liquide d’un maximum de $ 200 000.Cependant, en 2006 James Sinegal informe son conseil qu’il renonce à son bonus, estimant avoir été suffisamment rémunéré. Le comité des rémunérations qui l’année précédente avait souligné qu’à son avis M.Sinegal était sous-payé, prend acte de la décision de M.Sinegal en notant que le comité « estime que le souhait de M.Sinegal doit être respecté, entre autre parce que le comité estime que l’attribution d’une rémunération plus élevée n’aurait changé ni la motivation ni la performance de M.Sinegal ».

N’y a-t-il pas la matière à réflexion? Faut-il reprendre l’exemple de Whole Foods où le bonus maximum auquel un cadre supérieur peut aspirer est limité à 19 fois la moyenne des salaires horaires. Notons que ce multiple de 19 fois est très en deçà des multiples que l’on peut retrouver dans la moyenne américaine:300-500 fois les plus bas salaires ($7.29 en 2009).En 2006, cette moyenne était de $15.38/h soit $ 31.900/an d’où un bonus maximum de $ 607 800.De ces exemples, il ressort on ne peut plus clairement que l’argent n’est pas le seul et unique facteur de rétention. Après tout n’est-il pas exact qu’un patron recevant 2 fois plus ne travaillera pas deux fois plus vu qu’il est censé déjà donner toute son énergie à la société?

Faut-il plutôt, à l’instar de MM Buffet et Munger, se demander si le patron aime l’argent ou l’activité de l’entreprise?

Jeff Immelt waives his right to his bonus

The renunciation by Jeff Immelt of his 2008 bonus, though laudable, is not unique. the Chairmen of Costco, James Sinegal, and Whole Foods, John Mackey, in 2007 decided not to take their bonuses even though, unlike the GE shares, the shares of their respective companies under their tutelage had done quite well. Noteworthy in this context is the observation of Costco’ Compensation Committee as reported in Costco’s SEC filings :The Committee …wishes to respect Mr. Senegal’s wishes to receive modest compensation, in part because it believes that higher amounts would not change Mr. Senegal’s motivation and performance ».

Food for thought indeed in these times of compensation packages under ever greater scrutiny. Should other companies follow Whole Food’s lead and establish limits on the maximum cash bonuses as a function of the average hourly wages for all full-time employees ($15, 38/h or $ 31,900/year at Whole Foods which with a maximum multiplier of 19 translates to a top cash bonus of $ 607,800).

Clear from these examples is that money is not the alpha and the omega of compensation policies. After all, paying a CEO twice the current compensation will not mean that the CEO will work twice as hard since that CEO is already supposed to work all the time for the company’s best interests.

Should we, as Messrs Buffet and Munger do, ask whether the senior executives love the money or the business?